Retours sur nos actions pour notre campagne de plaidoyer pour la paix en République démocratique du Congo et contre l’extractivisme
Campagne de plaidoyer pour la paix en république démocratique du congo et contre l’extractivisme
informations Générales
En 2024, notre association a commencé une campagne de plaidoyer pour la paix en République Démocratique du Congo et contre l’Extractivisme. Pour cela nous sommes intervenus dans plusieurs grands événements et nous en avons créé pour parler de ce sujet tout au long de l’année. Nous avons publié, en mai 2024, une tribune dans le journal Reporterre signée par 375 personnes, personnalités publiques, scientifiques et associations. Nous avons créé un jeu d’ECSI appelé NoCongoNoPhone et une exposition mobile. Nous avons organisé une marche de 325 kilomètres de Besançon à Strasbourg qui a eu lieu du 22 juin au 16 juillet 2024 où nos 50 marcheur.euse.s ont pu s’inspirer et sensibiliser plusieurs centaines de personnes rencontrées le long du chemin lors d’évènements que nous avons co-organisés avec les acteurs et actrices locaux pour l’occasion dans les villes et villages traversés. Nous avons organisé une nuit debout sur l’esplanade de la gare de Strasbourg. Enfin, nous avons déposé une proposition de résolution parlementaire au Parlement européen de Strasbourg et nous travaillons depuis avec des eurodéputés et eurodéputées et de hauts fonctionnaires européens et du gouvernement français.
Objectifs de la campagne
- Sensibiliser le grand public sur les ravages causés par l’extractivisme défini par l’extraction intensive et massive de ressources naturelles (minérales, animales et végétales) destiné à l’exportation et contre la volonté des habitants et habitantes des territoires exploités.
- Faire voter au Parlement européen une résolution parlementaire visant à réduire l’exploitation minière et arrêter le financement de la guerre en République démocratique du Congo.
Contexte : trop c’est trop, en 2024 Génération Lumière tire la sonnette d’alarme





Ce projet de marche a fait l’objet de nombreuses réunions théoriques dans l’association depuis mai 2022. Mais, face à l’intensification du conflit dans le Nord-Kivu qui coïncide avec la demande de plus en plus croissante des minerais provenant de la RDC et du dernier rapport de l’ONU soulignant cette réalité en montrant que le nombre de bandes armées a doublé passant de 130 à plus de 260 face à constant et sa réalité macabre, il était plus que temps pour nous d’enclencher à l’échelle européenne une dynamique qui consiste non seulement à conscientiser les populations des communes et des villes que nous traversions, mais d’engager par l’outil de la marche les élus européens dans une dynamique qui va vers la paix dans la région des Grands Lacs africains.
Pour cela, il a paru vital de proposer un autre modèle de transition écologique, une transition qui ne se base pas sur la destruction du vivant, l’humain inclus en RDC ou ailleurs dans le monde :
Visibiliser l’ampleur de cette guerre invisible qui, pourtant, est la guerre la plus violente depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle fait déjà plus de 10 millions de morts. Plus de 1152 femmes y sont violées et mutilées par jours. 6,9 millions de déplacés internes, et 4 millions de réfugié.e.s dans le Monde. Son invisibilisation permet de jeter un voile sur les responsabilités des pays riches car, cette guerre est une guerre dont la raison principale est l’accès aux ressources minières.
De trop nombreux journalistes, ONG ou même experts et expertes veulent décrire cette guerre comme une guerre purement ethnique. Nous voulons donc, alors que les onusiens censurent les défenseurs des droits de l’Homme congolais sur ce sujet, dénoncer le lien entre cette guerre et les activités minières en RDC.
Interpeller les responsables politiques sur l’implication de l’Union européenne, de ses États et entreprises européennes dans cette guerre via l’accord commercial entre l’Union européenne et le Rwanda, sa consommation en minerai via le boom du numérique, son réarmement et son projet de transition écologie, le Pacte Vert Européen. En effet, la mise en pratique de ce dernier, augure de plus en plus de contradictions avec son ambition. Il est impossible de concilier néocolonialisme, extractivisme et transition écologique.

La campagne avant la marche (février à juin 2024)
De février à juin, nous avons organisé et participé à différents évènements pour créer un une émulation de luttes autour de notre campagne. Finalement, cette activité a permis des partenariats et des coalitions post-marché plus que de l’aide médiatique et/ou matérielle avant la marche. Mais cela nous a tout de même permis une multiplication de signatures pour sa tribune et un relais auprès des luttes écologistes, congolaises ou décoloniales. Voici la liste des évènements que notre association a organisés pour la campagne avant la marche :
-29 février 2024 : réunion d’information sur la Marche et la Campagne à Lyon
-1 mars 2024 : réunion avec les organisations et luttes en République Démocratique du Congo en ligne
-23 mars 2024 : marche en solidarité avec les victimes des atrocités perpétrées dans l’est de la République Démocratique du Congo à Lyon
-13 avril 2024 : conférence d’appel à la Marche à Lyon
-24 mai 2024 : conférence numérique responsable et transition écologique à Lyon
-30 mai 2024 : pièce de théâtre Petit Cailloux par la compagnie Peaux Éthiques à Lyon
-8 juin 2024 : concert de soutien à la marche à Lyon
-12 juin : Agora la marche comme outil de lutte non-violente à Lyon
-12 juin : rencontre internationale sur l’extractivisme en Inde, Brésil, RDC et France à Lyon
Nous sommes aussi intervenus à European Commun Space for Alternatives à Marseilles, pour Survie, à l’OCDE, à l’ADEME, etc.




La préparation de la marche

L’association s’est donc associée avec élus, associations et fermiers/fermières locaux dans ses villes et villages pour organiser des activités et rencontres soigneusement préparées par les participants et participantes. Répartis en groupes sous la supervision de membres permanents, les participants ont assuré le bon déroulement de la marche dès le début de l’organisation. Le choix de l’itinéraire n’était pas anodin : Besançon, à 300 km de Strasbourg, offrait un point de départ stratégique pour des étudiants et étudiantes. En outre, son histoire riche, marquée par ses mines, a favorisé des échanges avec de nombreuses associations. Sa valeur symbolique est non négligeable puisque toute la population de l’est du pays soit à peu près 6 millions d’habitant.e.s correspond aux 6 millions des morts de deux guerres congolaises.
Une marche à moindre coût, mais à forts dons













Cela fut une expérience riche en émotions, prouvant que l’impossible peut devenir possible. Une petite équipe de coordinateurs et coordinatrices est parvenue, malgré le peu de ressources financières (1000 euros dans les fonds de l’association) et une présence médiatique faible, à défier toutes statistiques en prenant dix stagiaires, le 5 mai 2024, pour les accompagner. En effet, cette nouvelle équipe a réussi à coup de téléphone, mails et visites auprès d’acteurs et actrices locaux de la région Bourgogne Franche-Compté et Grand Est, à obtenir gratuitement, en deux mois d’organisations :
- 85 % de la nourriture donnée par les Biocoops, agriculteurs locaux et boulangeries ou payés par les chapeaux en fin de ciné-débats ou spectacles lords de la marche.
- Le droit de projeter gratuitement le film System K, le documentaire Des Cailloux dans la Chaussure, le documentaire Uranium un héritage abandonné, et à prix remboursé par le chapeau de la projection elle-même l’Illusion de l’Abondance
- Les représentations gratuites de Requiem pour un Smartphone d’Emmanuel Lambert, et de Fost Supernova de Jonathan Lobos.
- 22 lieux d’hébergements sur 25 nuits ; des vergers de paysans et paysannes, d’associations, un musée, des salles des fêtes, un monastère, une maison de la nature ou chez les habitants.
- 12 tentes prêtées par les marcheurs et marcheuses ou amis de l’association
- Deux véhicules prêtés par deux marcheur.euse.s.
- Une remorque prêtée par le Jardin des Vette à Besançon
- Et plein d’autres outils, matériels de camping ou de marche prêtés pour l’occasion par les membres de l’association, les marcheurs, marcheuses, ou leurs amis.
Les seules dépenses qui ont été faites concernent majoritairement un peu de nourriture (25 %), l’essence pour les deux voitures, l’achat de deux tentes douches et de trois nuits en camping : 2052,23€ en tout.
Cette entraide a permis la réalisation sans dépenses de 21 évènements qui comprennent 3 spectacles, 5 ciné-débats et 13 agoras qui touchent différentes thématiques chaque soir.
Grâce à la métropole de Lyon (via l’appel à projets des Initiatives étudiantes et l’appel à projets international), l’association a obtenu de l’argent pour finaliser ou réaliser, en plus pour cette marche, une exposition mobile de dix panneaux ainsi que trois jeux d’ECSI mettant en exergue l’extractivisme et son histoire pour les plus petits, rencontrés à la maternelle de Balschwiller, comme les plus grands, à la maison de retraite de Bellemagny.
Toute cette générosité a renforcé la conviction des organisateurs/organisatrices que la gratuité est parfois synonyme de solidarité, d’actions fortes et de liens. En effet, les échanges les plus forts se sont faits auprès des personnes qui les ont accueillies dans leur maison à Sélestat et Strasbourg, des paysans qui les ont accueillis sur leurs vergers, des associations qui ont ouvert leurs portes, des maires qui les ont accueillis dans leurs foyers municipaux, ou des sœurs dans leur convent à Bellemagny.
Nous souhaitons donc remercier :
Nos généreux donateurs et donatrices:
Les contributeurs aux chapeaux ; au concert de soutiens à l’Atelier des Canulars du 8 juin 2024, aux spectacles Petit Cailloux les 20 mai et 17 novembre 2024, au spectacle Requiem Pour un Smartphone du 22 juin 2024, aux spectacles Fost Supernova des 3 et 6 juillet 2024, aux cinés débats à Baume-les-Dames le 26 juin 2024, à Belfort le 28 juin 2024, à Lutterbach le 2 juillet 2024, et à la soirée café Philo de Ungersheim du 4 juillet 2024.
Nos donateurs et donatrices alimentaire ; Les Biocoops La Canopée, La Canopée Vauban et la Canopé La Boucle de Besançon, Du Rebberg de Mulhouse, Les Erlen de Colmar, les boulangeries le Fournil d’Anroz de Baume-les-Dames, la Baguette des Ours et la Comtoise de Montbéliard, le Terroir des Pains de Belfort, Epis Curieux d’Ungersheim, du pain et du rock de Herrlisheim-prés-Colmar, La Cézamie de Colmar, Le Pain de la Vigne de Sélestat, et nos hôtes la SCOP de Besançon, l’association Gaia de Baume-les-Dames, la Commune de Balschwiller, la Maison Nature de Lutterbach, Yann Flory de Destocamine, les habitants et habitantes d’Ungersheim, le Jardin Enchanté d’Herrlisheim-près-Colmar, le Chaudron des Alternatives de Sélestat, Fair’ma Part, Pierre-Michel Vigneau de la Confédération Paysanne à Bolsenheim, Bana-RD Congo de Strasbourg, et nos hôtes habitants de Sélestat et Strasbourg.
Nos bailleurs : la Métropole de Lyon avec l’Appel à Projets International et l’Appel à Projets d’Initiative Etudiante.
Nos généreux préteurs de matériels ou de films : Maud Lefevre Mournetas, Hugo Porcheron, Claire Lhermitte, le Jardin des Vaites, Philippe Blancher, Gildas Barbot, CCFD Terre Solidaire, la CRIIRAD
Nos généreux et généreuses hôtes et hôtesses : le Jardin des Vaîtes, le Musée de la Maison Comtoise, l’association Gaia, le couvant de Bellemagny, la Commune de Balschwiller, la Maison Nature Moulin Vert de Lutterbach, la Commune d’Ungersheim, le Jardin Enchantée d’Herrlisheim-près-Colmar, l’Auberge de la Clausmatt de Ribeauvillé, les membres du Chaudron des Alternatives de Sélestat, la Fair’ma Part de Molsheim, XXX de Bolsenheim et les habitants de Strasbourg.
Nos généreux et généreuses hôtes et hôtesses pour nos évènements : La Maison de l’Environnement de la Métropole de Lyon, la Maison des étudiants de la Métropole de Lyon, La Ruche, la MIETE, l’Atelier des Canulars, le Café des Pratiques, la SCOP, le cinéma Stella, l’École d’Art de Belfort, la Maison de retraite de Bellemagny, l’école de Balschwiller, la Maison Nature Moulin Vert, la commune d’Ungersheim, la Cézamie, le Pain de la Vigne, le Foyer Notre-Dame de Sélestat, la commune de Bolsenheim, le Wagon Souk, Bana RD-Congo, la Maison de la solidarité internationale de Lyon, la Maison de l’écologie de Lyon.
Tous ceux qui ont communiqué sur nous auprès des médias ou des autres organisations et les organisateurs et organisatrices d’évènements qui nous ont invités à y tenir des ateliers et tables rondes : Les Soulèvements de la Terre, les Dialogues en Humanités, le Mouvement pour une Alternative Non Violente, Attac, ECSA, ADEME, le CRAAM, les SUV, la Compagnie Peaux Éthiques, la CRIIRAD, le CCFD Terre Solidaire, Systext, le CRID, StopMines 03, l’association Gaia, l’Observatoire des Armements, le Chaudron des Alternatives, Adéquations, Alberici, Congolese Action Youth Plateform France, Survie, DJPD, Halte au Contrôle Numérique, le Mouton Numérique, StopMicro, l’Objethèque de Cornouaille, Made in Tokos, On the Green Road, Point de MIR, Pol, Préservons la Forêt des Collettes, Réseau des Mutuelles de Santé du Sud Kivu, Villagedebout, le Mouvement pour la Paix, Alternatiba, Action Justice Climat, l’Observatoire Terre Monde, CADTM, etc.
Pour nous avoir formés au secourisme (un secouriste anonyme qui saura se reconnaître des Soulèvements de la Terre), à l’action Non Violente le Mouvement pour une Alternative Non Violente, à la gestion de conflits et de tensions Mahamat-Saleh Abdoulaye et Kévin.
Reporterre qui accepter de publier notre première et deuxième tribune.
David Corman qui a accepté de nous entendre et de travailler avec nous.
La diaspora congolaise qui nous a porté : Bana RD-Congo, Team Congo, Lisanga Nboka, Kongo Telema,
Les autres luttes anticolonialistes qui nous ont soutenues : Solidarité Kanaky, Black Lives Matter, le Front Unie immigration des quatiers populaires, le mouvement contre les monts d’or en Guyanne, les luttes pour la Palestines, etc.
Ceux qui nous ont aidés à écrire notre tribune et notre résolution parlementaire comme Célia Izoard.
Cette aventure, bien qu’initiée par le projet Génération Lumière, n’aurait jamais pu aboutir sans le soutien précieux de chacun d’entre vous.
C’est pourquoi, au nom de toute l’équipe de l’association, nous tenons à vous adresser nos plus sincères remerciements.
Tous les autres personnalités, scientifiques, organisations et personnes qui ont signé notre tribune :

Réflexions sur le Monde lors de la marche
« Comment habiter la Terre autrement ? ». Telle était la question qui dirigeait les rencontres de la marche. Elle se base sur une volonté de promouvoir la voix des mouvements alternatifs écologiques et solidaires qui construisent ou vivent une société peu ou pas consommatrice de l’extractivisme.
À chaque ville/village visitée, l’ensemble des participants et participantes ont pu découvrir avec les habitants et habitantes de nouvelles manières d’habiter la Terre :
– Ils ont visité le café des pratiques et sa matériaux-thèques qui récupère les déchets des artisans et artisanes et entreprises de la ville, pour faire du lien autour d’ateliers de loisir créatif.
– Ils ont compris comment les fermiers du 18e siècle isolaient leurs maisons et se chauffaient avec une seule cheminée centrale, une étable et des tapisseries. Toutes les chutes de bois utilisées dans la menuiserie de la construction de la maison étaient transformées en isolant.
– Ils ont découvert comment se relier à la nature en utilisant le jardinage et l’art à l’École d’art de Belfort.
– Ils ont appris comment vivre en paix en communauté avec la mère supérieure du couvent de Bellemagny.
– Ils ont appris comment on se déplaçait et s’amusait dans la nature au 20e siècle grâce aux souvenirs des personnes âgées de la maison de retraite de Bellemagny.
– Ils ont discuté sur comment se reconnecter à la nature avec la Maison de la Nature et l’association Nature Vivante à Balschwiller.
– Ils ont discuté du pouvoir habitant et de la démocratie locale pour mettre en place la transition écologique avec le maire et les associations d’Ungersheim.
– Ils ont découvert la permaculture et la culture raisonnée en mosaïque dans le Jardin Enchanté de Herrlisheim près Colmar.
– Ils ont appris comment organiser les habitants et habitantes contre un projet extractiviste à Bolsenheim
– et enfin, écouté toutes les visions, idées, souhaits des participants et participantes pour habiter la Terre autrement durant leur “nuit debout” ou plutôt soirée, sur l’esplanade de la gare de Strasbourg.
En opposition au souhait pour habiter la Terre autrement, il fallait aussi organiser des évènements pour dénoncer les injustices environnementales qu’il ne faut pas reproduire. Ainsi, les marcheurs et marcheuses ont abordé en ciné-débat ou conférence les sujets :
- Des conséquences sociales des mines en RDC avec le spectacle d’Emmanuel Lambert Requiem pour un Smartphone à la SCOP de Besançon
- Des activités minières et les luttes contre en Amérique du Sud avec le film l’Illusion de l’Abondance et CCFD Terre Solidaire et l’association Gaia à Baume-les-Dames.
- Des activistes/artistes de Kinshasa qui utilisent tous les déchets que l’occident leur envoie pour dénoncer les injustices à l’école d’art de Belfort
- De la pollution du nucléaire et des mines d’uranium avec la CRIIRAD
- Du combat à Echasière entre l’État français et ses habitants et habitantes avec StopMine03
- Du rapport entre l’Homme et les ressources naturelles avec la pièce de théâtre de Jonathan Lobos, Faust Supernova joué à Mulhouse et Colmar
Enfin, d’autre soirée ont mis en avant des notions importantes pour la marche comme le low-tech et le droit à réparer à Belfort, la transition juste à Colmar, le renoncement, l’écoféminisme ou le néocolonialisme à Sélestat.
La marche voulait aussi, à travers ses communications et interventions, promouvoir la voix des diasporas sur l’injustice environnementale et les alternatives pour une société juste pour tous les êtres vivants, dans un contexte politique français de plus en plus raciste.
En effet, l’été 2024 a été marqué par des résultats aux élections européennes majoritaires à droite et surtout par la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette dernière, en plus d’avoir fermé la fenêtre médiatique que s’était réservée l’association pour contacter les journalistes après les élections européennes, leur a aussi coupé des eurodéputé.e.s fraîchement élus, partis en campagne pour les législatives.
Cette actualité marquée par les manifestations anti-fascistes et fascistes, inquiétait les organisateurs et organisatrices qui ont alors formé les marcheurs et marcheuses aux premiers secours, à la gestion de conflits et de tensions externes et à l’action non-violente. De plus ils ont collaboré avec les anti-fascistes des villes nécessaires pour marcher avec eux et, si attaque il y avait, créer un cordon de sécurité. Heureusement, aucune attaque raciste n’a eu lieu. Simplement deux échanges physiquement non-violents, mais certainement racistes avec deux passants.
Toujours marqués par l’actualité, les marcheurs et marcheuses ont aussi coordonné leurs actions pour soutenir les mouvements kanaks ; notamment en organisant avec eux, une manifestation devant la préfecture de Mulhouse qui retenait le leader kanak Christian Tein, ou les mouvements pros palestiniens en participants et intervenant à leurs manifestations à Belfort et Strasbourg. De manière générale, l’association souhaitait exprimer sa solidarité avec tous les mouvements anticolonialistes dans ses communications et en organisant une soirée Colonialisme et extractivisme qui comparait les luttes en Chine, en Palestine, en RDC, dans les iles, et dans le nord de la France qui tous luttent contre le violent et colonial accaparement des ressources naturelles de leurs territoires par des multinationales ou états étrangères. D’un autre côté, la campagne a bénéficié du soutien des luttes guyanaises, propalestiniennes, soudanaises et kanakes.
Le plaidoyer auprès des Eurodéputés
Après plusieurs interpellations des candidats et candidates eurodéputés du Parti Pirate, des Insoumises et d’Europe Ecologie les Verts, c’est finalement David Cormant qui a répondu présent à notre appel, alors même que la marche avait déjà commencé. Connaissant David Maenka Kithoko, le président de l’association grâce à une intervention de Génération Lumière lors d’une Université d’été du mouvement écologiste à Grenoble en 2021, l’élu à souhaiter agir pour notre mouvement, notamment avec son concept de droit de réparer qu’il porte depuis quelques années auprès des institutions. Le 2 juillet 2024, c’est officiel, les marcheurs et marcheuses reçoivent leur invitation pour entrer au Parlement européen le 16 juillet.
Le jour de la rentrée parlementaire du Parlement européen, l’association a organisé avec RD Congo une marche de la place Berthelot au Parlement européen. Du moins c’est ce qu’elle réussit à négocier avec la police. Cette marche de 80 personnes encadrée par quatre SUV et trois motos de la police a même eu le droit à sa notification sur l’application de transport en commun de la ville pour expliquer une perturbation du trafic.
Cependant, notre réunion fut retardée de 45 minutes par le blocage d’un agent de police de Strasbourg, alors même que les députés étaient venus nous chercher. Heureusement, la réunion entre les marcheurs (membres de GL, StopMines03, RD Congo, Congo Telema, Team Congo et l’Observatoire Terre Monde) et les élus d’Europe Écologie les Verts pu commencer.
Dans cette courte réunion, après avoir expliqué les raisons de la campagne de plaidoyer, les revendications de la résolution parlementaire que les marcheurs et marcheuses ont revue tous ensemble deux jours tôt, et écouté le témoignage poignant d’une Congolaise, David Corman et ses collègues nous on promit :
- La Déposition de notre résolution parlementaire
- La réalisation d’une coalition parlementaire pour déposer des amendements quand les lois entrainent de l’extractivisme
- Une campagne de sensibilisation auprès de la Commission européenne
- Interpeler la Commission européenne sur l’accord UE-Rwanda
Pendant le mois d’aout, plusieurs eurodéputé.e.s ont envoyé une lettre à la Commission européenne sur l’accord commercial UE-Rwanda. La réponse de la Commission fut simple : l’accord de créer un débat plus démocratique autour de cet accord qui n’est pas encore entré en vigueur, et donc passé par le Parlement européen. Néanmoins, nous n’avons pas de nouvelles de cette promesse depuis.
Le 7 novembre, l’Euro-député Mounir Satouri a interpellé le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme sur cet accord en commission des droits de l’Homme. Il intervient également le 18 décembre au Parlement européen pour parler des viols et conséquences du pillage minier financé par cet accord.
Le 26 janvier 2025, la ville de Goma, au Sud-Kivu, est prise par le M23 et l’armée rwandaise qui ne cache désormais plus son jeu avec la RDC.
Suite à cela le groupe politique européen des Verts publie une tribune dans Libération.
Génération Lumière et Team Congo écrivent et publient également une tribune dans Reporterre.
Le 5 février 2025, le Groupe de l’Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen, Renew Europe, Verts/ Alliance libre européenne, et la Gauche au Parlement Européen, soit la moitiés des partis politiques européens acceptent de débattre du sujet du Congo et du minerai le 10 février en plénière dans l’hémicycle du Parlement Européen. Le groupe de la Gauche au Parlement Européen veut même porter une résolution d’urgence.
Le 13 février 1er victoire ! La Résolution RC10-0102/2025 est adoptée ! Ainsi les Eurodéputé.e.s demandent à la Commission européenne d’annuler son accord sur “le protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matière premières” entre l’Union Européenne et le gouvernement rwandais.
De plus cette résolution exige notamment :
- La condamnation de l’occupation de Goma et d’autres territoires de l’est de la RDC par le M23 et les forces armées rwandaises (FDR) et exhorte le gouvernement rwandais à retirer ses troupes du territoire de la RDC.
- La condamnation des différentes violations du droit international : attaques aveugles aux armes explosives, viols et autres armes de guerres, recrutement d’enfants soldats et autres pratiques abusives du M23 par l’appui des FDR.
- Exhorte la Commission et les États membres à geler leur aide militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises afin de garantir qu’elles ne contribuent pas directement ou indirectement à des opérations militaires abusives dans l’est de la RDC.
- Demande à tous les parties la réouverture de l’aéroport de Goma ; ainsi que la création et l’ouverture immédiate des couloirs humanitaires , et souligne la responsabilité de chaque parties de faciliter et de sécuriser l’accès humanitaire.
- Exhorte le Conseil à étendre les sanctions contre les hauts commandants du M23, les dirigeants d’autres groupes armés et les hauts responsables de la RDC et du Rwanda.
- Invite le Conseil et la Commission à remplir leurs obligations pour assurer le fonctionnement et l’efficacité de la Cour Pénale Internationale (CPI).
En mars 2025, Victoire n°2 ! LA COMMISSION EUROPÉENNE SANCTIONNE ENFIN LE RWANDA, MAIS CES MESURES RESTENT INSUFFISANTES
Après plusieurs mois de dénonciations, la Commission européenne s’est enfin positionnée sur l’implication du gouvernement rwandais dans l’instabilité persistante à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Malgré la reconnaissance officielle du pillage des ressources congolaises – notamment l’or et le coltan, des minerais stratégiques utilisés dans l’industrie technologique et régulièrement qualifiés de « minerais de sang » en raison de leur rôle dans le financement de conflits armés. Malgré que de plus en plus d’États européens et d’organisations internationales admettent désormais l’implication du gouvernement rwandais dans ce pillage et dans la déstabilisation de la région, via des groupes armés comme le M23. Les sanctions adoptées restent largement insuffisantes. Elles ne ciblent que neuf individus, sans atteindre les véritables acteurs étatiques et économiques responsables des crimes perpétrés en RDC.
Des sanctions limitées et principalement symboliques
Les mesures prises par l’Union européenne se limitent à des sanctions individuelles (interdiction de voyage et gel des avoirs) à l’encontre de :
Bertrand Bisimwa, chef politique du M23 et coordonnateur adjoint de l’Alliance des Forces pour le Changement (AFC-M23) ;
Joseph Musanga Bahati, gouverneur du Nord-Kivu sous contrôle de l’AFC-M23 ;
Jean Bosco Nzabonimpa, responsable financier du M23 ;
John Imani Nzenze, chef du renseignement du M23 ;
Ruzi Karusisi, ancien commandant des forces spéciales rwandaises ;
Désiré Rukomera, chargé du recrutement et de la propagande du M23, de nationalité rwandaise ;
Pascal Muhizi, commandant de la 2ᵉ division des Forces de Défense du Rwanda (RDF) ;
Eugène Nkubito, commandant de la 3ᵉ division des RDF ;
Francis Kamanzi, dirigeant de l’entreprise Rwanda Mines, Petroleum (RMB) et de Gasabo Gold Refinery, deux sociétés accusées d’extraction et de raffinage illégaux d’or en RDC, puis d’exportation vers Kigali.
Bien que cette liste reconnaisse partiellement la chaîne de responsabilité du conflit, elle ne remet aucunement en question les relations économiques et diplomatiques de l’Union européenne avec le gouvernement rwandais. Pendant ce temps, les massacres, les viols et les pillages continuent. Un déni systématique de la part du Rwanda. En réaction, le gouvernement rwandais a rejeté ces accusations, qualifiant les sanctions de « non fondées ». « Celles-ci viennent gêner ou compromettre les processus qui ont été mis en place dans la région pour essayer de trouver une solution durable à ce problème », a déclaré Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais. Cette excuse, utilisée presque mécaniquement par Kigali, vise à détourner l’attention des preuves de son implication et à présenter les efforts internationaux comme contre-productif à un « processus de paix », dont nous pouvons déjà imaginer son ingérence.
Exiger des mesures contraignantes et effectives
Nous attendons que la Commission Européenne dépose des sanctions réelles contre le gouvernement rwandais.
Mais aussi :
L’arrêt des importations européennes des minerais de sang congolais, soutenu par le commerce illégal des entreprises rwandaises soutenues par Kagamé.
La suspension de tous les partenariats économiques et militaires avec le Rwanda, tant que le pays ne cessera pas son ingérence criminelle.
La mise en place d’un embargo immédiat sur les minerais étiquetés rwandais.
Et de toutes les autres demandes formulées dans la résolution qui ont été complètement ignorées.
Tant que ces mesures ne seront pas mises en œuvre, la violence, les pillages et les atteintes aux droits humains se poursuivront, dans l’impunité la plus totale.
Nous ne nous tairons pas.
Nous exigeons une JUSTICE réelle pour le peuple congolais et la fin de l’impunité qui ne profite qu’aux bourreaux.













Nos interventions publiques auprès de la société civile et des décideurs politiques
De plus, depuis cet été l’association ne cesse d’intervenir dans différents événements devant d’autres experts et expertes, ONG, militant.e.s ou décideurs/décideuses politiques. Voici une liste non exhaustive :
– SICT 2024 à Bruxelles
– Ministère de l’Économie à Paris
– Fête de l’Humanité à Paris
– Festival Graines électronique à Lyon
– Action Boycott IPhone 16 à Paris
– Conférence sur la Transition Numérique et écologique à Paris
– La Caravane Latine-Américaine contre l’extractivisme à Paris
– Le néocolonialisme sous court d’écologie à Liège
– La conférence Transition écologique nouvel impérialisme ? à Lyon
—Tech and Society Summit Panel à Bruxelle
– le Green it Dat à Montpellier et Toulouse
– La conférence Écologie décoloniales, regards pluriels à Bruxelles
– Un ciné-débat sur le film Sauvages à Lyon
– Le Green Tech forum à Paris
– Le festival inter-lutte à Marseille
Et d’autres conférences et présentations du jeu à Paris, Grenoble, Bruxelles, Marseille, Montpellier et Toulouse.
Enfin l’association participe maintenant à différentes coalitions pour la décroissance du numérique ou contre l’extractivisme qui sont elles-mêmes en train de monter des campagnes de plaidoyer et/ou médiatiques.
Pour voir les photos de notre marche vous pouvez vous rendre sur nos réseaux sociaux ou cliquer ici pour lire notre journal de bord.
Nos revendications Objectifs


STOPPER LA SURCONSOMATION DES MINERAIS
- Créer un nouveau droit, le droit à réparer :
- Nous exigeons aux constructeurs de produire des appareils facilement réparables et qui durent dans le temps. Pour cela, nous demandons, entre autre, de leur imposer un indice minimum de réparabilité et de durabilité et d’interdire l’obsolescence programmé ou de logiciel.
- Nous exigeons des politiques publiques pour développer la capacité de tous et toutes à pouvoir réparer avec, par exemple, des aides à la création d’endroits communs de ré appropriation, de réparation et de sociabilité comme les repair cafés. Cela permettra de faire drastiquement baisser la consommation de nouveaux appareils électriques et électroniques.
- Nous exigeons des politiques publiques d’inciter au renoncement. Cela veut dire éduquer les consommateurs/consommatrices à renoncer d’acheter avec, par exemple, le dévendeur.
- Revenir sur les lois votées au Parlement européen concernant la mobilité, les énergies, l’électronique/le numérique, etc… qui nécéssitent plus de minerais que l’humanité n’en a jamais consommés entraînant l’intensification de la guerre et la destruction du vivant en RDC et ailleurs. En effet, seul le programme de transition énergétique et de mobilité européen demande 4 fois plus de minerais que ce que l’humanité n’a encore jamais sortie du sol. Or, nous sommes loin d’être les seuls à vouloir ce modèle de transition écologique. La Terre aillant des ressources limitées certains minerais sont de plus en plus difficiles à avoir. Les diplomates prévoient une augmentation drastiques des guerres pour se disputer les derniers petits cailloux qu’il nous reste.
- Contraindre chaque secteur d’activité engagé dans la transition écologique à évincer tout produit qui n’aurait pas comme conséquence le commun positif. Autrement dit, renoncer lorsque le processus de production n’est ni sobre sur le plan environnemental ni respectueux des droits humains, ici ou en dehors de l’Union européenne.
LA FIN DU NÉOCOLONIALISME
- Nous voulons interdire les accords commerciaux coloniaux : ce qui, à l’insu des pays exploités, détruisent le vivant dans son ensemble, les populations inclues. Par exemple, nous demandons l’arrêt des partenariats stratégiques pour les matières premières critiques conclus depuis 2021 contre la Commission européennes et le Kazakhstan, la Namibie, le RDC, la Zambie, le Chili, le Groenland, le Rwanda, etc.
- Nous voulons un renforcement des accords contestables “sur les chaînes de valeur durable pour les matières premières” avec notamment le régime rwandais dont la responsabilité dans les guerres en RDC est à maintes reprises soulignée par l’ONU et par l’UE elle-même.

JUSTICE ENVIRONNEMENTALE
- Nous exigeons un respect strict des lois environnementales présentes dans la majorités des pays du monde. Pour cela, une augmentation des moyens des structures qui ont pour rôle de les faire respecter. En effet, la plupart des pays ont dans leurs textes les lois pour protéger leur environnement et leur populations. Cependant, ces lois ne sont pas respectées car la surveillance et/ou la condamnation est faible par manque de moyen budgétaire souvent.
- Nous exigeons la reconnaissance de l’ampleur des crimes commis en RDC et dans le monde, qu’ils relèvent d’un génocide ou de tout massacre caractérisé.
- Nous exigeons la compensation pour les victimes de ces guerres et la destruction des écosystèmes à la charge des entreprises et des acteurs/actrices qui s’en sont rendus coupables directement ou indirectement.
